Propriété de FlixBus, Eurolines est placé en liquidation judiciaire et cesse ses activités


L’entreprise de transport doit cesser ses activités le 24 juillet, selon l’avocat des salariés. Eurolines avait été racheté il y a plus d’un an par le groupe allemand FlixBus.

Le tribunal de commerce de Nanterre a placé, mardi 21 juillet, en liquidation judiciaire la société de transport par autocars Eurolines, filiale du groupe allemand FlixBus, a déclaré à l’Agence France-Presse (AFP) l’avocat des salariés, Pierre-François Rousseau.

« Le 24 juillet, il n’y a plus d’activité, la société cesse officiellement », a affirmé M. Rousseau à l’issue de l’audience qui s’est déroulée à huis clos. « La liquidation était attendue. On avait obtenu un sursis qui était déjà une victoire pour les salariés », a-t-il rappelé.

Fin juin, la direction de FlixBus a demandé l’ouverture d’une procédure de liquidation judiciaire pour sa filiale d’autocars interurbains, rachetée il y a à peine un an, au printemps 2019, à Transdev. Mais le tribunal a demandé une poursuite d’activité sous administration judiciaire pendant un mois.

Pour l’avocat des salariés, « FlixBus a vidé de sa substance Eurolines, va maintenant récupérer des parts de marché et aujourd’hui essaie de se débarrasser des salariés sans payer quoi que ce soit en utilisant » comme prétexte la crise économique liée à l’épidémie de Covid-19.

« On s’y attendait »

La décision de liquidation judiciaire concerne trente-six salariés encore actifs au sein de la société, alors qu’un peu plus d’une cinquantaine ont déjà été placés en reclassement dans le cadre d’un plan de sauvegarde de l’emploi (PSE), a précisé pour sa part Mohamed Bessaoud, délégué syndical CGT à Eurolines.

« On est déçus, même si on s’y attendait. On se dit que ça ne peut pas s’arrêter comme ça, c’est un peu dur et on a un peu de mal à comprendre », a regretté Akim, salarié depuis quatre ans au sein du groupe. Comme lui, une vingtaine de salariés étaient présents devant la salle d’audience.

Contactée par l’AFP, la direction d’Eurolines n’a pas souhaité commenter la décision du tribunal, mais a fait savoir que « l’ouverture d’une procédure collective visant les trente-six salariés encore actifs de la société Eurolines apparaît comme inéluctable en raison de la situation comptable et financière dans laquelle se trouve l’entreprise ». Cette situation, poursuit le groupe, a « subitement et fortement » été « aggravée par la crise sanitaire et économique engendrée par la pandémie [de] Covid-19 ».

A l’occasion d’une précédente audience en juin, l’avocat des salariés avait jugé que la crise sanitaire était un « prétexte »« pour se débarrasser d’un “concurrent” qui lui prenait des parts de marché sur un marché extrêmement concurrentiel ».

Pour Elisabeth Mehl, agente commerciale à Paris, FlixBus a fait de cette entreprise, pourtant « mondialement connue, une coquille vide. (…) Peut-être que tout ça était prévu en amont », dès le rachat de la marque à Transdev.

Source : Le Monde