Gérald Darmanin mise tout sur sa mère pour émouvoir


On avait dit pas les parents. À l’issue d’une première journée de mobilisation massive contre la réforme des retraites, Sibeth Ndiaye et Gérald Darmanin ont défendu le projet du gouvernement, ce jeudi 5 décembre sur France 2.

Comme il en a pris l’habitude, le ministre des Comptes publics a joué sur un registre très personnel en faisant vibrer la corde sensible. Et il ne manquait que les violons quand a démarré son premier couplet vantant les mérites de la réforme des retraites dont pourrait bénéficier... sa propre mère, présente dans le public de l’émission comme Léa Salamé l’a signalé.

“J’ai un cœur”

“Je connais une femme de ménage, c’est ma mère” a raconté Gérald Darmanin. ”À 62 ans, elle part en retraite. Elle a 700 euros de moins que si elle partait en retraite à 67 ans. Bah c’est pas la reforme des retraites que j’ai envie d’avoir, celle d’aujourd’hui” a-t-il expliqué avant de s’adresser directement à sa maman.

“J’ai envie de lui dire ’tu pourras partir maman, tu as travaillé toute ta vie en te levant à 5 heures du matin, à la retraite à taux plein. Et c’est nous qui allons le faire”, a conclu le ministre.

“J’ai un cœur”, tenait vraiment à faire savoir l’ancien maire de Tourcoing qui a prolongé sans aucune gêne une stratégie de communication basée sur l’intime. “Vous pensez que je vais dire les yeux dans les yeux à ma mère ‘Je fais une réforme qui va te faire travailler encore plus longtemps, qui te fera encore plus mal au dos et tu seras encore plus malheureuse qu’aujourd’hui’?”, a-t-il demandé.

Et le fils éploré de lancer une ultime formule-choc destinée à secouer les esprits restés jusque-là insensibles à ce grand déballage : “Avec la réforme qu’on propose, on fait gagner trois ans de travail à ma mère, trois ans à ramasser la merde en moins à ma mère”.

C’est loin d’être la première fois que Gérald Darmanin tente d’émouvoir les téléspectateurs en prenant ses proches en exemple. Face à Jean-Marie Le Pen en mars 2018, il avait présenté la photo de son grand-père, Moussa, un tirailleur algérien décoré par l’armée française, mais qui n’était “que sous-officier car il ne savait pas lire ni écrire le français”, regrettait alors son petit-fils.

En octobre 2017, à Marine Le Pen qui lui reprochait une politique fiscale trop favorable aux contribuables les plus fortunés, le ministre du Budget mettait l’accent sur la disparition progressive de la taxe d’habitation en affirmant agir “pour Mylène, ma secrétaire”. Et de poursuivre sur un ton toujours aussi compassionnel : “Mylène, elle est pas très riche. Je vais vous présenter Mylène” proposait-il à la cheffe du Front national.

Ce jeudi soir, Gérald Darmanin a également évoqué un autre membre de sa famille en répliquant à un avocat qui se plaignait du budget de la Justice. “Arrêtez de raconter des gargouzettes, comme disait ma grand-mère”, lui a-t-il lancé. Gargouzettes, une des expressions fétiches de Laurent Wauquiez, le chef de file déchu de son ancienne famille politique que Gérald Darmanin a préféré ne pas citer.

Source : Huffingtonpost