Inquiétude sur le budget de la SNCF


L’Etat ne tient pas sa promesse d’investir 3 milliards d’euros pour rénover le réseau ferré public.

C’est l’autre sujet chaud du moment pour la SNCF – moins grand public peut-être que la perspective d’une grève dure le 5 décembre, mais, sur la durée, probablement aussi pénalisant pour les voyageurs. Il prend la forme d’une question qui angoisse depuis quelques jours le groupe public ferroviaire : l’Etat va-t-il tenir ses promesses de subventions destinées à financer le renouvellement du réseau ferré national ?

Si l’on en croit les tableaux préparatoires au budget 2020 de SNCF Réseau, l’entité de la SNCF qui gère toute l’infrastructure (rails, quais, caténaires, aiguillages), documents que Le Monde a pu consulter, il manque presque 400 millions d’euros pour les travaux de régénération et de mise en conformité par rapport à la trajectoire financière du contrat de performance signé en avril 2017 entre l’Etat et SNCF Réseau.

Plus précisément, le budget pour l’année prochaine du gestionnaire d’infrastructure prévoit qu’un montant de 2,77 milliards d’euros sera consacré au « renouvellement et à la performance ». Certes, ce chiffrage montre une légère hausse (+ 22 millions) par rapport à 2019, mais il serait, en l’état, encore loin des 3 milliards annuels prévus pour la rénovation du réseau à partir de 2020 et jusqu’en 2026, seuil symbolique mis en avant par l’Etat et la SNCF pour montrer l’effort consenti au profit du train et la volonté publique de relancer le système ferroviaire.

Des dépenses cruciales

Quant à la ligne « Mise en conformité du réseau », elle s’établit dans ce prébudget à 225 millions d’euros, soit une hausse substantielle (+ 30 %) par rapport aux 173 millions d’euros de 2019, mais déficitaire de 165 millions d’euros si on les compare à la trajectoire financière prévue dans le contrat de performance 2017-2026. Ces dépenses sont aussi cruciales pour le réseau puisqu’elles intègrent tous les travaux de sécurisation des voies (passages à niveau, traversées piétonnes), ainsi que les travaux d’adaptation des voies et des quais aux trains neufs.

Source : Le Monde