Le président délégué du Medef Patrick Martin a mis en garde auprès de l'AFP mercredi contre un arrêt de l'activité économique. Selon lui, "il y a une forme de sur-interprétation des propos du président de la République", de la part des salariés qui ne veulent pas travailler.
Les Français ont entamé mardi 17 mars un confinement de deux semaines au moins pour tenter d'enrayer l'épidémie de coronavirus. L'ensemble de la population doit désormais rester cloîtrée sous peine d'amendes, sauf pour se nourrir, se soigner ou travailler, en particulier les personnels de santé et les forces de l'ordre. Alors que certaines entreprises sont menacées par de telles mesures, le ministre de l'Economie Bruno Le Maire a invité mercredi matin sur BFM Business "tous les salariés des entreprises qui sont encore ouvertes à se rendre sur leur lieu de travail" , pour "assurer la sécurité économique du pays".
Le président délégué du Medef a également mis en garde mercredi contre un arrêt de l'activité économique. "Il y a eu dans tous les secteurs d'activité, y compris dans ceux très nombreux dont l'exploitation n'est pas interdite par les mesures sanitaires, un changement d'attitude extrêmement brutal des salariés" , a expliqué Patrick Martin à l'AFP.
Après l'allocution télévisée du président Emmanuel Macron lundi soir, "de nombreux salariés ont demandé à ce que leurs employeurs prennent des mesures d'activité partielle sans quoi ils exerceraient un droit de retrait ", a-t-il ajouté, se disant "très préoccupé" par la situation. "Cela met à l'arrêt la plupart des secteurs d'activité, dont ceux dont l'activité n'a pas été suspendue par les récentes mesures" , a affirmé le responsable du patronat. "Les entreprises ne sont plus en mesure de poursuivre leurs activités sous la pression des salariés".
Selon M. Martin, "il y a une forme de sur-interprétation des propos du président de la République" et les entreprises "ne sont plus en mesure de poursuivre leur activité sous la pression des salariés". A ses yeux, M. Macron "n'a pas assez insisté sur la nécessaire continuité de l'activité économique" dans son intervention. "Entre sensibiliser et traumatiser, il y a un monde et pour l'instant, c'est plus le traumatisme dans l'esprit des salariés", a-t-il assuré. M. Martin a également appelé les entreprises à "bétonner les conditions de sécurité sanitaire" pour leurs salariés.
Source : Boursorama