"Nous cessons de payer la RATP et SNCF à compter de ce jour", assure le vice-président de la région IDF


Des semaines que la région Ile-de-France menace d’arrêter de payer la RATP et la SNCF le 8 juillet, si l'Etat ne prend pas ses responsabilités pour compenser les pertes d'Ile-de-France Mobilités liées à la crise du Covid. Sur France Bleu Paris, Stéphane Baudet, vice-président en charge des transports assure que la menace va être mise à exécution dès ce mercredi. "On le dit depuis plus d'un mois, le gouvernement fait mine de ne pas y croire, et conformément à ce que nous avons dit, nous cessons de payer la RATP et SNCF à compter de ce jour". Un conseil d'administration se tient ce matin pour acter la décision.

Quelles conséquences pour les usagers ? 

Pas de panique, les trains vont continuer de rouler, rassure Stéphane Beaudet, du moins à court terme. "Dans l'absolu, les finances de la RATP et la SNCF permettront de tenir un moment". Le vice président de la région est persuadé que l'Etat sera obligé de se mettre autour de la table et de payer. "Quand on engage un bras de fer, on le fait pour gagner", assume, joueur, Stéphane Beaudet.

La région demande à l'Etat de compenser entièrement les pertes, estimées à 2.6 milliards.  Pour l'instant, le gouvernement propose 425 millions d'euros. Insuffisant, pour Stéphane Beaudet, "on serait le seul pays au monde où on ferait payer aux voyageurs le déficit du Covid", rappelant qu'il faut débourser 400 millions d'euros par mois pour payer les opérateurs de transports de la région.

Le pass-Navigo va-t-il augmenter ?

Stéphane Beaudet l'assure et le martèle, il est hors de question de faire payer les usagers, même de quelques euros supplémentaires. "On s'y est engagé". Pour renflouer les finances, il faudrait une augmentation de 20 euros pour le pass mensuel, selon les estimations d'Ile-de-France Mobilités. 

Deux mois après le déconfinement, la fréquentation dans les transports reste limitée à 50%, soit 2.5 millions de voyageurs par jour. Ça fait encore des recettes en moins pour IDFM, d'autant plus que la fréquentation touristique reste en berne. Selon les estimations de la région, les pertes liées aux ventes de tickets et de pass navigo, constituent plus de la moitié du déficit, 1.6 milliards d'euros, l'autre milliard d'euros résulte des pertes fiscales.

Source : France Bleu