Le 11 Mai : une chaîne humaine contre les violences policières

Rédigé le 08/05/2020

Une trentaine d’organisations, associations, collectifs, syndicats et partis politiques ainsi que des personnalités appellent à « une chaîne humaine contre les violences policières » le jour du déconfinement, le 11 mai. Tribune co-publiée par Bastamag, Bondy Blog, Mediapart, Politis et Regards.

Suite à l’appel « La colère des quartiers populaires est légitime » nous appelons à une chaîne humaine contre les violences policières dans les quartiers populaires :

- Le 11 mai à 18h30
En respectant les gestes sanitaires, au départ du pont de l’Ile Saint-Denis. RDV Station de tramway : L’Ile-Saint-Denis

Dans la nuit du 19 au 20 avril, plusieurs quartiers populaires ont connu des nuits de révolte. La veille au soir, un homme a failli perdre sa jambe à Villeneuve-la-Garenne après une violente tentative d’interpellation policière et c’est bien cela qui a mis le feu aux poudres.

Les populations qui vivent dans les quartiers populaires sont en première ligne face à la crise sanitaire : elles sont parmi celles qui travaillent dans les « secteurs essentiels », celles qui permettent à notre société de ne pas s’effondrer aujourd’hui.

Pourtant, les inégalités sociales, déjà criantes, sont renforcées par la gestion du coronavirus et vont exploser avec la crise économique et sociale à venir. Ce dont témoigne déjà, entre autres, la surmortalité particulièrement élevée en Seine-Saint-Denis depuis le début de l’épidémie.

Les discriminations racistes, déjà insupportables, sont renforcées par l’impunité policière et les violences et humiliations se multiplient dans les quartiers populaires. On peut y ajouter le couvre-feu discriminatoire imposé aux habitant·es de ces quartiers par la ville de Nice. Ces injustices flagrantes sont documentées, nul ne peut les ignorer.

Alors nous le disons très clairement : nous refusons de renvoyer dos-à-dos les révoltes des populations dans les quartiers populaires et les violences graves et inacceptables exercées par la police. Nous n’inversons pas les responsabilités et nous le disons tout aussi clairement : ces révoltes sont l’expression d’une colère légitime car les violences policières ne cessent pas.

Les inégalités et les discriminations doivent être combattues avec vigueur et abolies : avec les populations des quartiers populaires, nous prendrons part à ce juste combat pour l’égalité, la justice et la dignité.